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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 20:42

J'ai lu Viviane Elisabeth Fauville et Le triangle d'hiver de Julia Deck (Ed de Minuit). Ses héroïnes sont de douces frappadingues à l'identité troublée, à la mémoire bizarre, et c'est un peu comme si Lol V. Stein de Duras se retrouvait dans un roman policier, parce que l'auteur arrive à mettre dans ses histoires à la fois une dose de fantaisie originale, et du suspens (ce sont des intrigues "à chute")... La première, après une séparation douloureuse, cherche à cacher qu'elle a tué son psychanalyste et la deuxième usurpe l'identité d'une romancière rohmérienne: "Bérénice Beaurivage", cachant sous sa capuche une chevelure qui fait d'elle la sosie imparfaite d'Arielle Dombasle... Ces jeunes femmes sont attachantes, parce qu'elles font de leur mieux, ces filles seules, paumées, veulent reconstruire à partir de débris quelque chose qui ressemble à une identité. Et pourquoi pas une identité de voyou ou de criminelle. Il y a de la beauté et de la poésie en elles, un vertige lié à la possibilité du vide. On les sent prêtes à basculer vers le néant, et elles mettent une belle énergie, inventive, romanesque, pour se créer une existence alors que tout se délite autour d'elle. Il y a cet attrait pour la dissimulation chez elles deux, mais avec candeur, en amateures... Lire les deux romans l'un après l'autre met en évidence la belle cohérence d'un univers, et on attend les prochaines histoires, qu'on se promet déjà de savourer avec bonheur. Bref, j'ai trouvé la lecture de ces deux romans hautement agréable, pas prise de tête, les phrases sont vraiment belles, et j'ai été attirée par la profondeur et la singularité de son univers marqué par une empreinte très féminine. On sourit à plusieurs reprises, on est un peu effrayé, on est finalement assez surpris.

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Présentation

  • : Effleurer une ombre
  • : Je suis conne comme la lune sans soucis, comme la lune béate qui luit à l'automne, et offre le sourire de sa face blême aux moutons rêveurs, aux filles endormies. Je suis pomme, en somme, et de ce mauvais fruit, sais-tu? La gloire des campagnes monotones (Par qui Dieu sur Eve jeta l'anathème jadis) pleine d'asticots et toute pourrie. Je suis vache mystique des champs nivernais, mâchouillant ma vie végétale dans la paix. Le temps passe, je rumine, bovine herboriste.
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